Des sociétés inclusives… vraiment ?

Le 12 février 2024, l’Institut Catholique de Paris a organisé une table ronde sur l’inclusion dans les institutions. Utopie ou pragmatisme ? Parmi les invités, Armand Cosseron, le co-fondateur de Tu feras quoi plus tard ?, a présenté des actions concrètes qui encouragent le rapprochement des institutions avec les personnes qui en sont éloignées.

Comment rendre les institutions plus inclusives ?

Sous la forme d’une émission de radio interactive, le Centre d’Études et d’Innovation Communauté Éducative Inclusive a organisé une « Libre antenne inclusion ». Cette table ronde a réuni des acteurs sociaux, associatifs, hospitaliers et universitaires pour discuter de la construction d’institutions inclusives favorisant le pouvoir d’agir des personnes assistées, tout en respectant leur autonomie. Les thèmes abordés comprnaient l’inclusion sociale et le pouvoir d’agir face aux inégalités, l’approche des publics vulnérables et l’empowerment individuel dans des contextes internationaux et interculturels.

Découpée en quatre temps, la rencontre a permis d’aborder :

  • Comment redonner le pouvoir d’agir aux individus face aux inégalités sociales ?
  • Comment rapprocher les institutions des publics vulnérables ?
  • Comment les institutions peuvent-elles lutter efficacement contre les discriminations ?

« Il faut vendre la mèche ! »

Cette table-ronde a été l’occasion de rappeler un principe porté par le sociologue Pierre Bourdieu. « Vendre la mèche », c’est la notion qu’il utilise pour expliquer un principe tout simple. Dans le monde du travail comme celui des institutions, il existe des codes informels : bien s’habiller dans un contexte professionnel, utiliser des formules de politesses, etc. « Vendre la mèche », c’est expliciter ces codes, les rendre visibles. L’inclusion, c’est aussi ça : révéler l’invisible pour que les personnes qui n’ont pas accès à ces références culturelles puissent se l’approprier.

Les intervenants ont aussi rappelé l’importance de l’écoute. Adopter cette posture, c’est combattre ses peurs internes pour mieux comprendre l’autre, mieux accepter la différence. Tout aussi utile : intégrer les bénéficiaires dans les prises de décisions et les organes de gouvernance. Cela permet à tout le monde de s’approprier un univers méconnu et, par conséquent, de mieux fonctionner. Car l’inclusion est l’affaire de tous.

Des actions concrètes pour rendre l’inclusion réelle.

Cette table-ronde a permis d’échanger avec le public et de présenter des solutions menées sur le terrain. Ainsi, Armand a pu présenter deux actions fortes :

  • BOOSTAVENIR, le programme d’orientation de trois mois. Entièrement gratuit, il permet aux personnes éloignées de l’emploi de prendre en main leur avenir professionnel. Grâce à un cadre bienveillant, il leur permet de reprendre confiance en eux puis les connecte aux interlocuteurs du territoire qui peuvent les aider à réaliser leur projet professionnel (agences France Travail, formations et entreprises). Dans l’Hérault, 86% des participants étaient en situation de handicap et 71% ont développé le projet professionnel imaginé lors du parcours.
  • #OrientationForGood est le réseau qui réunit les initiatives locales d’orientation et d’égalité des chances. Le but est de les organiser pour mieux les représenter auprès des institutions et construire avec eux des politiques publiques 100% inclusives.

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