As-tu déjà envisagé de tout plaquer pour aller voir ailleurs ? Seulement, à chaque fois, tu trouves un bon prétexte pour ne pas le faire. Dans le compte Instagram I quit, thanks , Sonia Benyahia met en avant le témoignage de ceux qui ont osé passer le cap. Pourquoi l’ont-ils fait ? Dans quel quotidien étaient-ils plongés ? Et, surtout, sont-ils plus heureux aujourd’hui ?
3 questions à Sonia Benyahia, créatrice de « I quit, thanks ».
Pourquoi avoir créé I quit. Thanks. ?
J’ai créé I quit lors d’un déplacement pro au fin fond de la France, un jour glacial d’octobre 2020. Cette journée rassemblait les ingrédients clés pour passer un mauvais moment : réveil à 6h, pluie, plusieurs heures de TGV, client antipathique, salle de réunion austère, salade industrielle devant une présentation PowerPoint sans fin et… chauffage en panne. Et là, le déclic. En pleine réunion, je sors mon portable sous la table et créé un compte Instagram sur lequel je décide d’interviewer des gens qui ont démissionné (qui ont « quit » leurs jobs). J’avais besoin de m’inspirer de leurs parcours pour avoir le courage de « quit » à mon tour. Puis, peu de temps après, un autre déclic : on peut quit tellement d’autres choses qu’un job ! Beaucoup de conversations commençaient par « Alors, le truc c’est que moi, je n’ai pas vraiment démissionné au sens propre du terme« … Mais les parcours que j’entendais n’en étaient pas moins inspirants… au contraire.
Et c’est ainsi que je me suis retrouvée à partager les histoires de personnes qui ont quit leur pays d’origine, leurs études, l’idée d’une carrière en lien avec leurs études, l’idée d’une carrière prédéfinie, leur projet d’expatriation, le concept du salariat, la vie de bureau les jobs n’ayant pas d’impact environnemental positif… ou même « tout », l’espace de quelques mois, pour une grande introspection.
Et du coup, c’est quoi, I quit ? C’est le média qui t’aide à quit tout ce qui ne te rend pas heureux.se (job, études, pays… mais aussi peurs, blocages, frustrations…) en t’inspirant, comme moi, des histoires de celles & ceux qui l’ont fait avant toi.
Quel est ton conseil pour quelqu’un qui s’interroge sur ses choix d’orientation ?
Il existe aujourd’hui un large panel de sources très qualitatives qui peuvent servir de base de réflexion quant à un choix d’orientation : les réseaux sociaux (Instagram, des groupes Facebook, LinkedIn…), des sites (Welcome to the Jungle…), des podcasts, et évidemment des milliards de bouquins. Plus on multiplie les sources qu’on consulte, plus on a d’infos à confronter les unes aux autres, et plus nos chances augmenteront de faire le « bon choix », ou du moins celui qui sera le plus réfléchi.
A ne pas faire :
- Boire les paroles des profs sur le sujet, qui pour la plupart n’ont jamais (ou trop peu de temps et/ou il y a trop longtemps) quitté le milieu académique et n’ont une vision du monde pro que très théorique.
- Boire les paroles des parents aussi, qui certes, veulent le meilleur pour nous (donc « un Bac+5 et après on verra pour ta passion »), mais qui risquent de nous pousser malgré eux vers des voies qui ne nous correspondent pas
- Tomber dans le piège du « les bons vont en S, les mauvais en L / Les bons vont en finance, les mauvais en com » / et j’en passe) : dit grossièrement, chacun fait ce qu’il veut/ ce qu’il aime. Tout simplement.
- Être aveuglé(e) par les grilles de salaires : au delà du fait qu’elles sont très théoriques, et que chacun se « crée » sa propre rémunération au-delà de son simple diplôme/des boîtes qu’il.elle a traversées. La phrase « l’argent ne fait pas le bonheur » est loin, trèèèèèès loin, d’être un mythe. 😉
Pourquoi deviens-tu ambassadrice de Tu feras quoi plus tard ? ?
Pour tenter, à ma petite échelle, d’aider certains jeunes à trouver leur voie et/ou à se rassurer quant au fait qu’ils ne sont pas seuls face à leurs questionnements, leurs doutes, leurs craintes. 😉 Parfois, rien de tel qu’un témoignage dans lequel on se reconnaît pour avoir un déclic (d’un choix d’orientation, de réorientation…). C’est grâce à mes interviews i.quit que j’ai moi même fini par avoir le déclic de quit un job dans lequel je ne me sentais pas bien !
Notre coup de ❤️ I quit, thanks. :
Le témoignage de Mélissa, qui raconte comment elle a su à la fois encaisser les coups et prendre le recul nécessaire pour changer de voie au bon moment, malgré le premier confinement.